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Le théâtre de la vie par Frederick

Peter De Greaf

Comment Frederick a-t-il vécu l’atelier  » Le théâtre de la vie  » de Peter De Graef ?

Ce matin, je conduis ma voiture à vive allure sur la morne N7 pour me rendre à l’atelier de Peter De Graef à Halle.  C’est un peu irréel de se retrouver dans le Pavillon du Silence, un dojo (lieu de pratique) en pleine nature, construit à partir de poutres d’écuries récupérées. D’autant plus pour faire du théâtre (et bien d’autres choses encore) dans cet espace imprégné de tranquillité. Le jardin zen attenant et le parc environnant avec ses arbres centenaires constituent d’ailleurs le décor méditatif de l’un des exercices

Le ton est vite donné. Jouer du théâtre n’est pas difficile, déclare Peter en guise d’introduction et de manière taquine. Enfants, nous nous perdions tout le temps dans le plaisir de jouer à faire semblant. Mais nous avons appris à nous observer du point de vue de l’autre – une réflexion sur soi et une incertitude sans fin. Là est la difficulté, le cap à franchir. 

Nous recevons des missions qui nous incitent à sortir de nos automatismes, de nos habitudes mentales, pour nous faire vivre des expériences marquantes, différentes pour chacun. Tout d’abord, nous réfléchissons. Qu’en est-il de mon ego, ce contrôleur qui commente tout ? Qu’est-ce qu’il dit ? Est-ce moi ? Quelles sont mes pensées d’ailleurs ? Suis-je d’habitude conscient de cette voix qui commente tout ?

Il n’y a pas que la pensée. Qu’en est-il de notre rapport avec des dimensions plus profondes de notre humanité ? Pas à pas, nous explorons les couches intérieures et, à chaque fois, un travail (rétrospectif) nous permet d’examiner et de scruter notre vie intérieure. Les expériences sont partagées en toute confiance et sans obligation. Peter donne à chaque témoignage l’espace pour exister et ses réflexions et questions décontractées font parfois basculer notre perspective. L’étonnement et la perplexité ne sont jamais loin. De nombreuses références sont apparues dans le récit de Peter : Steiner, l’épigénétique,…, mais surtout Bouddha qui semble être un maître important pour lui.    

L’après-midi, nous sommes chaleureusement accueillis par Annemie et Konrad – les responsables du dojo de Halle – qui nous offrent un délicieux repas végétarien. 

Dans l’après-midi, Peter nous présente un document de travail sur le thème des émotions de base. Pourquoi est-ce que je ressens une telle résistance à donner forme à la colère ? Et pourquoi est-ce que je trouve si facile d’écrire des textes à partir de l’émotion de la « tristesse » ? Inévitablement, on est amené à réfléchir. Nous jouons tour à tour le rôle d’acteur et de spectateur. Peter agit comme un magicien depuis les coulisses. La façon dont il réussit à manipuler ouvertement notre monde émotionnel dans son rôle de metteur en scène suscite à la fois l’hilarité et l’étonnement. 

L’expérience d’une émotion est-elle un état de présence intense ou bien un moment de rigidité et d’inattention ? 

Les émotions sont-elles irréductibles ou sont-elles un assemblage de composantes hétérogènes ? 

Peut-on séparer l' »esprit » du « monde des sentiments » ? 

Nous connaissons tous les illusions d’optique, mais peut-être moins les émotions en tant que représentations inadéquates. Dans tous les cas, l’atelier de Peter ne laisse pas indifférent. 

"Zazen, c’est aller là où on ne peut pas aller, sans doute, sans crainte avec le cœur ouvert". Reigen Wang-Genh

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